LES 5 PILIERS DE MON PANCHAKARMA

Je vous ai parlé dans un précédent article de ma cure ayurvédique : l’hôpital où j’ai séjourné, l’environnement, le rythme. Je vais ici vous partager un peu plus en détail tout ce qui composait mon Panchakarma : l’alimentation, les médicaments, les traitements, le mouvement et la méditation, le soleil et la nature.

L ‘ALIMENTATION

La cuisine est fraîche, bio et végétarienne. Une multitude de fruits et surtout de légumes, souvent inconnus chez nous, sont cultivés directement dans le jardin. Les repas se prennent généralement dans l’espace “cantine” à côté de la cuisine, mais je préférais manger dehors, dans le jardin. Chacun se sert et fait sa vaisselle.

Chaque matin, le petit-déjeuner commence par une salade de fruits frais : papayes, bananes, dattes. Des pancakes de millet ou un bol de flocons de riz cuisinés sont également proposés, accompagnés d’un chutney au gingembre, piment et coco.

Tout au long de la journée, on boit de l’eau médicinale, conservée au chaud dans un thermos.

Le déjeuner est censé être le repas le plus copieux de la journée (même si je préférais le petit-déjeuner !). Il se compose généralement de riz, curry de légumes, légumes cuisinés, soupe et salade.

Le dîner, lui, doit rester léger : on nous sert du millet cuisiné avec des légumes, ainsi qu’une soupe.

L’objectif est d’alléger et d’optimiser la digestion afin de libérer l’énergie habituellement mobilisée ici. Tout en bénéficiant d’un maximum de nutriments.

La cuisine est vraiment délicieuse. Mais, pour être honnête, la dernière semaine commençait à devenir un peu difficile pour moi ! Rien ne vaut, à mes yeux, notre bonne cuisine française. Et puis, après la diète de riz, je commençais à ressentir un léger manque de sucre !

LES MEDICAMENTS

Les médicaments sont des remèdes aux plantes, exclusivement naturels. Ils sont prescrits en fonction des déséquilibres constatés par le médecin. Ils sont pris le matin et le soir avant et après les repas, sous différentes formes : comprimés, gélules, capsules ou préparations à boire. À la fin de la cure, je repartirai avec une prescription et les médicaments pour les deux mois à venir afin de continuer le traitement, la cure va continuer ses effets les mois à suivre.

LES TRAITEMENTS

Il est important de savoir que chaque soin est personnalisé, utilisant des plantes spécifiques en fonction des besoins du patient et de l’étape du Panchakarma.

Je ne vais pas entrer dans les détails de chaque plante, car, premièrement, les noms sont souvent complexes et longs, et deuxièmement, ils varient à la moindre subtilité !

J’ai reçu différents massages aux multiples vertus, réalisés sur une table traditionnelle en bois.

Ces massages incluent les pochons KIZHI chauds, remplis de poudre sèche, de plantes médicinales ou de riz. Après le massage sec, de l’eau chaude médicinale était versée doucement sur tout mon corps pendant un long moment. Pour le massage huileux, les pochons aux herbes étaient trempés dans de l’huile chaude tout au long de la séance. Quant aux pochons de riz, ils étaient trempés dans un mélange d’eau, de riz et de lait, procurant un effet nourrissant et rajeunissant.

Il y a aussi le fameux massage ayurvédique ABHYANGA, ici pratiqué avec de l’huile chaude médicinale. La praticienne commence par masser énergiquement le cuir chevelu et le visage ! Ensuite, tout le corps est massé, suivi d’une sudation dans un coffre en bois, relié à un récipient dans lequel on a mis de l’eau à bouillir pour en extraire la vapeur. Impressionnant et très efficace, les effets se font sentir rapidement !

J’ai également reçu des massages (ou gommages, très énergiques eux aussi !) à base de poudre médicinale.

SHIRODARA, ce soin qui consiste à verser en continu un filet d’huile chaude sur le front, a ici été pratiqué avec de l’eau médicinale, plutôt froide. Ce n’a pas été un vrai moment de plaisir pour moi !

VASTI, un soin destiné à soulager les douleurs du bas du dos. Un anneau de pâte à base de farine est formé autour du bas du dos, puis un filet d’huile chaude est versé et maintenu dans cette zone.

NASYA, le soin nasal. De l’huile est administrée par les narines pour nettoyer, purifier et revitaliser les voies respiratoires.

Des CATAPLASMES à la terre ou aux plantes me sont appliqués quotidiennement en plein air, dans le jardin, sur les jambes et le bras. Chaque jour aussi, masque de concombre frais sur les yeux.

Il y a aussi les traitements un peu plus « lourds », comme le VIRECHANA, une purge destinée à éliminer les toxines détachées et mobilisées lors de la phase de préparation, le SNEHAPANA.

Après cette phase de préparation, j’ai eu droit à 2 jours de kanji au lait et jaggery et une belle quantité de snacks gras salés et sucrés ! Pour faciliter la purge à venir.

Différents BASTIS sont pratiqués jusqu’à la fin de la cure. Les bastis sont des lavements à base d’eau médicinale ou d’huile médicinale.

Pour traiter les douleurs chroniques, les troubles articulaires et nerveux, j’ai reçu le traitement AGNIKARMA au niveau du coude. Il consiste en une cautérisation thermique : après application d’une huile, un instrument métallique est chauffé à haute température et appliqué sur la peau pendant une fraction de seconde sur différents points. Cela améliore la circulation locale, favorise la régénération des tissus et réduit la douleur et l’inflammation.

J’ai aussi bénéficié de soins COSMETIQUES du visage et des cheveux avec le Dr Smithaa, qui concocte bon nombre de ses produits. Moments très agréables. J’ai eu droit à un soin par radiofréquence sur le cuir chevelu. Impressionnant, je ne connaissais pas à cet endroit-là ! Applications d’huiles, massages etc.. Même un séchage à la fumigation de plantes médicinales ! Résultat un cuir chevelu hyper sain. Par contre, mes cheveux colorés n’ont pas été suffisamment réparés et nourris. Pour le visage : gommage, massage, application d’huile, masque… Résultat un teint vraiment éclatant ! J’ai même rapporté quelques produits pour moi et mes filles !

LA NATURE ET LE SOLEIL

L’hôpital est niché en pleine nature, au bord d’une rizière. Il est entouré d’un grand jardin avec des bassins, une fontaine et des puits. De nombreux palmiers, arbres et plantes y poussent, servant à la cuisine et aux soins. Un cadre idéal pour se promener, se détendre, méditer… bercé par le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles dans les arbres, et parfois même les mantras qui résonnent au loin. Mais il y a aussi, parfois, les plaintes des chiens errants, qui m’ont profondément touchée…

POUR CONCLURE

Tout d’abord, je rappellerais qu’il s’agit ici de ma propre expérience, à un instant T, dans cet hôpital précis, avec mes problématiques ! Les traitements et ressentis que je vous partage sont donc personnels, et si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure du Panchakarma, vous vivrez forcément quelque chose de différent !

Côté santé, après quelques jours de grande fatigue à mon retour, j’ai retrouvé une énergie vitale que je n’avais plus eue depuis mon adolescence, je crois bien ! J’ai conservé le même rythme de sommeil qui joue un rôle primordial, ainsi que des exercices chaque matin. Je continue également à prendre les médicaments prescrits. En revanche, je n’ai pas suivi le régime vegan recommandé le mois qui a suivi la cure, car la diversité et le goût sont importants pour moi. Cela m’a aussi permis d’atteindre un bon apport en protéines, difficilement atteignable avec une alimentation 100 % végétale. Je n’ai pas consommé de viande, très peu de poisson, quelques œufs et des produits laitiers bio et fermiers.

Le bilan sera vraiment intéressant dans quelques mois, car la cure continue d’agir encore un certain temps… Affaire à suivre !